3 Commentaires
Avatar de User
Avatar de Marie Férey

Passionnant ! Vraiment très riche et intéressant !

Expand full comment
Avatar de Fanny

Oooh là là. Un article très intéressant, comme d'habitude ! Pour moi qui suis grande lectrice de SF, il a quelque chose d'absolument glaçant. Je pense que ce que tu décris répond sans doute aux aspirations de certaines personnes, mais vraiment pas des miennes.

Déjà, rien que le fait que certains bars ou restaurants ne te donnent plus de carte, mais te demandent de scanner un code QR pour la voir, c'est un no deal pour moi. Je boycote déjà un café qui fait ça à Metz. Si je suis obligée de sortir mon téléphone pour être servie, c'est terminé. Je préfère encore aller m'acheter une bouteille de quelque chose au supermarché et rentrer chez moi. Je ne sors pas pour être emmerdée à devoir utiliser mon téléphone à chaque instant. Ce n'est pas un prolongement de ma personne.

Tu as pu le deviner à cette tirade : j'en peux déjà plus de l'interconnectivité.

Ce que tu décris sur le big data et l'intimité est vraiment angoissant : à quel moment on entre dans l'invasion de la vie privée ? Tu parles de médicaments : et le secret médical ? Il faut qu'on sache tout sur toi pour te proposer un service, maintenant ? Non seulement ça me pose un problème éthique (confidentialité des données), mais où est la part d'impro ? On ne nous propose que des choses en fonction de ce qu'on sait déjà de nous, donc pas de place pour la surprise, les rencontres fortuites, la spontanéité. Moi je trouverais ça hyper angoissant qu'un espace me mette des odeurs, de la musique, tamise ou renforce l'éclairage en fonction de capteurs et données personnelles recueillies sur moi. On ne va plus savoir gérer nos émotions et nos humeurs à ce rythme-là, assistés qu'on sera par toute sorte de gadgets d'analyse.

Tu l'auras deviné à ma tirade, j'en peux déjà plus de l'hyperconnectivité. Je trouve qu'on ne fait déjà pas très attention au réel (ce qui explique l'état de notre planète, d'ailleurs), alors quand on me parle de réalité augmentée, j'ai envie de tout casser. Ce qui m'amène à une recommandation de lecture : La Révolte luddite, briseurs de machines à l'ère de l'industrialisation, de Kirkpatrick Sale. Qu'on arrête de nous rabâcher que tout cela sera forcément pour le mieux, libérant les travailleurs des tâches ingrates : on nous en trouvera toujours de nouvelles à remplir, à chaque nouveau "progrès" technique/technologique.

Même les spas à puces ne me tentent pas. Mon idée d'une bonne expérience spa, c'était le hammam de la Grande mosquée de Paris, le truc on ne peut plus traditionnel, avec des femmes de tous âges, simplement assises dans la vapeur en maillots de bain.

Expand full comment
Avatar de Théo Garcin

Presque un mois plus tard, je prends le temps de te répondre (désolé !).

En fait, je ne peux que te rejoindre sur l'intégralité des points. Je me sens de plus en plus concerné par l'hyperconnectivité. Les écrans, et surtout le téléphone, ont pris trop de place dans ma vie. Au-delà de l'impact sur la capacité de concentration et les niveaux de dopamine, il y a aussi le risque de voir disparaître notre faculté à apprécier la simplicité, les moments ennuyants ou peu stimulants.

Comme toi, je préfère un spa traditionnel où il y a un vrai moment de détente (+1 pour la Grande Mosquée, dont je connais que le thé et le délicieux couscous) qu'un espace anxiogène où des puces détaillent tout ce qui déraille.

Je ne suis pas contre un degré expérientiel plus élevé dans une chambre d'hôtel premium, avec mes boissons préférées à dispo, ma playlist Spotify ou ce genre de trucs... mais c'est vrai qu'on heurte tout de suite la question de l'éthique et de la confidentialité des données.

De toute façon, ce sera le prochain grand conflit numérique. Jusqu'où pousser le curseur de la personnalisation sans piétiner la vie privée ?

Vous avez 3 heures.

Expand full comment