🗞️ Le résumé de l'actu tourisme : fin octobre
Ces dernières semaines ne t'ont pas laissé le temps de faire ta veille ? Rattrape un condensé de l'actualité tourisme en quelques minutes.
⌛ Temps de lecture : 7 minutes, un peu plus avec les sources
🔍 Ce que tu vas découvrir dans ce numéro :
Les licornes du tourisme, chimère ou réalité ?
AirBnb en France, la fête est finie
Sindalah, l’île qui voit trop grand
Comment financer le tourisme durable ?
À l’île Maurice, les cachalots subissent le tourisme de plein fouet
Prague ne veut plus de “touristes trop cheap”
La fin inéluctable du ski en France
La reco du mois : le livre blanc de l’IA générative
Salut la mif du tourisme’,
Comme annoncé dans ma dernière newsletter, voici un résumé des actus tourisme du mois.
La sélection n’est pas exhaustive. En revanche, elle regroupe les actualités qui m’ont marqué. Je publierai un numéro de la sorte à chaque fin de mois, en alternance avec un dossier plus complet, comme celui-ci :
🤓 De nombreux autres dossiers du tourisme sont en accès libre sur Paradigme.
Je vulgarise toutes les deux semaines des sujets actuels du travel et ses innovations technologiques (IA, tendances, outils, startups…)
Je compte sur toi pour partager ma newsletter et inviter tous les p’tits copains à s’inscrire : 🫶
Pas le temps de traîner, let’s go potato :
Les licornes du tourisme, la fin du galop 🦄
Après une explosion des valorisations en 2021, les startups touristiques évolueraient désormais vers un modèle plus mesuré et réaliste.
Face à ce contexte de rationalisation, de nouvelles licornes émergent dans les domaines de la mobilité autonome, comme les taxis Waymo sans pilotes ou Apollo Go de Baidu.
La fintech appliquée au voyage est de plus en plus présente. C’est le cas de Bilt Rewards, permettant d’accumuler des points de fidélité en payant son loyer ou de Airwallex, permettant des transferts d’argent professionnels à l’international en un temps record.
L'Europe se fait également une place aux côtés de l'Asie et des États-Unis, notamment avec Mews, PMS nouvelle génération, et Blueground, qui propose des appartements clé en main pour des locations de moyenne durée.
Avec l'essor de l’IA générative, le secteur pourrait encore voir éclore des startups prometteuses, prêtes à redéfinir les services de mobilité et de voyage.
Pour d’autres, la chute est plus dure. Certaines licornes existantes, ayant opté pour des fusions avec des SPAC (des entreprises sans activité opérationnelle, créées uniquement pour lever des fonds en Bourse dans le but d'acquérir une autre entreprise pour entrer en bourse), ont pris une belle tarte.
C’est le cas de Getaround, radiée de la Bourse de New York car incapable d’atteindre le seuil minimum de capitalisation boursière requis. Ils sont toujours en procédure d’appel.
📍 Source : Tom Travel
AirBnb : la fête est finie ? 🫡
Les législateurs français se sont réunis le 28 octobre pour s’attaquer au mastodonte de la location touristique.
Dans le texte de loi proposé, les avantages fiscaux sont revus à la baisse : l'abattement pour les meublés touristiques chuterait à 30 % (meublés non classés) et 50% (meublés classés), avec une TVA de 10 % ajoutée pour les locations non principales.
L'objectif ? Réduire l'attrait des locations Airbnb pour relancer la location longue durée et combattre la crise du logement dans les zones en forte tension, tout en incitant les propriétaires à classer leurs biens.
Ce texte va plus loin en obligeant les meublés à respecter des normes énergétiques : dès janvier 2025, les logements classés G ne pourront plus être loués, suivis des F en 2028 et des E en 2034. Une mesure qui vise à réduire les « passoires thermiques » et à promouvoir une offre de logement plus verte.
Les maires, quant à eux, se voient attribuer plus de pouvoirs pour réguler le marché localement : ils peuvent limiter les jours de location, créer des quotas par quartier, et même interdire la location touristique en meublé dans certaines copropriétés.
Ce texte, perçu par beaucoup comme une réponse aux déséquilibres de l’offre de logement, est maintenant en route pour un vote crucial au Sénat le 5 novembre, puis à l'Assemblée nationale le 7 novembre.
📍 Source : Challenges
Sindalah : le projet NEOM prend forme 😰
Avec l’inauguration de Sindalah, première île de luxe de NEOM, l'Arabie saoudite dévoile un volet ambitieux de Vision 2030, visant à transformer le pays en une destination touristique mondiale.
Située dans les eaux cristallines de la mer Rouge, cette station balnéaire de 840 000 m², dotée d'une marina pour yachts et d’un club exclusif signé Stefano Ricci, cible une clientèle internationale de luxe.
Maintenant qu’on a parlé des yachts, de la Marina et d’ultra-luxe, on attaque la suite sans essayer de rire jaune ?
L'île s'engage dans la protection de la biodiversité marine locale, avec 1100 espèces de poissons et plus de 300 variétés de coraux protégées.
Sindalah représente une avancée majeure vers une économie post-pétrole, en s’appuyant sur le tourisme et l’aviation, et fait partie d'une série d'infrastructures grandioses dans cette région en mutation. En misant sur un triplement du trafic aérien (il me semble pourtant qu’on parlait durabilité, quelques lignes plus haut) et des infrastructures innovantes comme The Line, l’Arabie Saoudite espère créer des milliers d'emplois et attirer des millions de visiteurs.
En parallèle, d'autres projets comme l'éco-resort de Zardun illustrent la volonté de concilier luxe et durabilité dans un “sanctuaire conçu pour une cohabitation harmonieuse entre les visiteurs, la nature et la vie sauvage”.
📍 Source : NEOM.com
😎 Ton avis m’intéresse. Fais-valoir ton point de vue :
Comment financer la transition écologique du tourisme ? 💰
Lors du congrès A World For Travel, à Séville, les acteurs du tourisme se sont réunis pour parler gros sous.
Pour Bobby Demri, de Roch Ventures, souligne que le secteur est en pleine "cinquième révolution", où l’innovation durable est essentielle mais encore rare.
Selon lui, le financement de la durabilité doit passer par les institutions publiques : “[Elles] doivent injecter de l’argent dans des fonds d’investissement comme le nôtre, ou dans des fonds dédiés à la durabilité, pour soutenir les nouvelles technologies qui répondent à ce problème. L’Europe est sérieuse en matière de durabilité. Qu’elle le prouve. Nous avons perdu la bataille de l’IA, ne perdons pas la bataille de la durabilité“.
Pour Julia Sattel de Clearsky Fund, s’il est nécessaire de transformer le secteur de l’aviation, les compagnies aériennes sont incapables d’absorber les coûts de la transformation durable : “ Les compagnies aériennes, par nature, sont très compétitives. Elles fonctionnent avec des marges très serrées. Elles subissent la pression de leurs actionnaires. Elles ne sont donc pas conçues pour résoudre le problème elles-mêmes”.
📍 Source : Tom.travel
À l’île Maurice, les cachalots subissent de plein fouet le surtourisme 🐳
Au large de Rivière-Noire, des petits bateaux foncent à toute vitesse vers un groupe de cachalots. Le pod s'agite. Les petits sont séparés de leur mère. L'un des mâles montre des comportements agressifs.
Un selfie et quelques likes plus tard, le bateau repart, laissant dans son sillage des relents d'anxiété et des troubles comportementaux.
Depuis la fin de la pandémie, le nombre de pratiquants de whale-watching a explosé. Pourtant illégale, la pratique regroupe toujours plus de bateaux et de mauvaises pratiques.
Sans respect des distances de sécurité (et du bien-être animal), les plongeurs s'élancent à la rencontre des cétacés, posent leurs mains sur leur peau. En résultent des blessures pour les cachalots, mais aussi pour les touristes.
Si j'ai peu d'empathie pour le touriste qui a saisi un requin par la queue (pendant une sortie aux cachalots), j'en ai un peu plus pour les cétacés qui se font scier le dos par des hélices de bateaux un peu trop pressés.
Dommage, car des sorties bien encadrées par des professionnels du bien-être animal joueraient un rôle important de sensibilisation.
Heureusement, l'espoir renaît. Lindsay Morvan, directeur de la Mauritius Tourism Authority, s'est prononcé pour l'adoption de mesures sévères pour réglementer efficacement ce genre d'activités.
« Nous allons introduire des permis spécifiques pour les bateaux qui souhaitent organiser des excursions d’observation des baleines et des dauphins. Ces opérateurs devront respecter des normes strictes, notamment en matière de distance de sécurité, et les skippers devront suivre une formation spécialisée ».
Déjà, à bord des avions Air Mauritius, une vidéo de sensibilisation est diffusée pour prévenir des dangers de la nage en compagnie des dauphins et des cétacés de l'île.
📍 Sources : mon compte LinkedIn, Vakita et lexpress.mu
À Prague, la mairie sonne la fin de la bamboche 🍺
Pour redorer son image internationale, la ville de Prague a pris une décision radicale. Le but : "attirer des touristes plus sophistiqués et plus riches".
Les pub crawls, ça vous parle ? A Prague, c'est ciao dès le mois de novembre.
Si vous avez déjà visité quelques villes européennes, comme Budapest, Split, Edimbourg, Amsterdam, Lisbonne ou Cracovie, vous n'avez pas pu y échapper.
Le but : faire le tour des bars les plus connus (ou ceux qui ont le mieux négocié leurs tarifs et open bars) d'une ville, du soir jusqu'au petit matin. Chaque touriste paie un forfait de base, comprenant un nombre de boissons offertes et autres deals.
Pour avoir déjà participé à l'un d'entre eux, les intentions de base sont bonnes. On rencontre des gens du monde entier et on découvre quelques endroits sympas.
En tout cas, en début de soirée. La fin, personne ne s'en rappelle.
Dans le cas de Prague, où le prix de la pinte est inférieur à 3€, les pubs crawls sont une vraie manne financière pour le tourisme. En 2023, ils auraient ramené 7M de visiteurs. Un chiffre conséquent quand on sait que la population de Prague est estimée à 1.3M d'habitants.
Pour la municipalité, ce coup d'arrêt marque la volonté de ramener "des touristes plus sophistiqués et plus riches". "Nous ne voulons plus soutenir le tourisme à base d'alcool cheap, qui est malheureusement très répandu à Prague", a aussi indiqué à Associated Press l'un des membres du conseil municipal, Adam Zabranský. 🎩
C'est aussi l'occasion de calmer les habitants de la ville, énervés par les incivilités répétées des participants aux pub crawls.
Dès la mise en place de la mesure, des policiers tourneront en ville, à la recherche de bars contrevenants. L'amende pourra s'élever à 4,300$.
Sources : mon compte LinkedIn
💌 Pour prospérer, Paradigme a besoin d’amour. Je compte sur toi 💌
Vers une fin du ski en France, en 2050 ? 🎿
Cette année, la réalité frappe fort : dans les Vosges, les Pyrénées et les Alpes, de nombreuses stations ferment leurs portes face au réchauffement climatique.
Selon le Centre National d’Etudes Spatiales, “en Europe, plus de 50% des stations de ski ne pourront donc plus ouvrir en 2050. A la fin du siècle, pratiquement 100%”.
Déjà, des lieux emblématiques comme l’Alpe du Grand Serre ou la station du Tanet, doivent cesser leurs activités, incapables de garantir une neige fiable.
Les exploitants cherchent des alternatives : transformer la montagne en destination quatre saisons avec des activités comme le VTT, la randonnée et des festivals culturels. D'autres tentent la neige artificielle, mais le coût financier et écologique pèse lourd.
Dans ce contexte, les montagnes se redéfinissent, devenant le symbole des défis climatiques et de la résilience locale. Ce passage vers un tourisme durable, moins dépendant de la neige, pourrait être l’occasion de redécouvrir la montagne autrement.
📍 Source : l’Echo Touristique
Je vous laisse avec deux dossiers de Paradigme sur le sujet :
✨ La ressource du mois : le livre blanc de l’IA générative dans le tourisme ✨
Quels sont les principes fondamentaux de l’IA générative ? Où en sommes-nous ? Quelles sont les considérations éthiques ? Que donnent les applications actuelles dans le tourisme ?
Autant de réponses qui trouvent leur réponse dans ce superbe livre blanc de 41 pages, co-rédigé par Ange Pozzo di Borgo (manager Hauts-de-France Innovation Tourism) et Julien Frisch (consultant en IA et innovation).
Facile à lire, même pour les néophytes, il donne d’excellentes idées pour intégrer l’IA dans son quotidien professionnel.
Autre actualité plus perso : après 3 ans de slow travel à travers l’Europe et le Canada, je pose enfin mes valises.
Direction la Savoie pour les prochaines années (du moins, quand j’aurai trouvé le pied-à-terre idéal et une agence immobilière conciliante avec les indépendants).
Je finis d’empaqueter, je déménage et je vous prépare le prochain dossier de Paradigme.
Pas de teasing cette fois, je me laisserai guider par mon instinct (inexistant).
Ciao tout le monde, prenez soin de vous.
Théo