Full remote : comment travailler depuis l'autre bout du monde pour une entreprise française ? 🤔
Le décalage horaire est un vrai frein au remote. Comment composer avec, est-il possible de travailler de partout dans le monde ? Je m'appuie sur mon expérience de travailleur nomade pour te répondre.
Ce que tu vas apprendre aujourd’hui :
La communication déverrouille la plupart des cadenas
L’heure n’est pas encore au full remote
L’état des lieux sur le full remote en France
**** 🤓 Chaque semaine, je partage mes bons plans de la vie et des voyages en remote, fais le point sur ce mode de vie et dessine à tes côtés les contours du Future of Work.
Si toi aussi, tu veux changer de paradigme et gagner ta liberté tout en continuant à gérer ton business ou ton CDI, inscris-toi ! 🗽 ****
Extrait d’un échange entre un freelance et son client.
“Salut. Je pars la semaine prochaine en Thaïlande pour 5 mois. On aura 6 heures de décalage, j’espère que t’es OK ?”
“Bah… non, en fait. Tu finiras ta journée qu’on viendra à peine de commencer la nôtre. Comment on fait en cas d’urgence ? On va devoir trouver une autre solution pendant ton absence, désolé”.
S’il s’agit ici d’une conversation fictive, il n’en reste pas moins qu’elle reflète l’un des principaux freins psychologiques du travail en asynchrone.
Dans la tête des clients ou des managers old-school, un tel décalage horaire induit une perte de contrôle.
Ils pensent n’avoir plus aucun moyen de surveiller tes horaires de travail, plus aucun suivi sur l’avancement de tes missions. 🕵️
Quant à la culture d’entreprise, elle semble impossible à conserver avec une équipe éparpillée aux quatre coins du monde.
Du mois d’avril 2022 à la fin du mois de septembre 2022, je suis parti télétravailler au Canada, à Montréal. Et tout s’est bien passé avec mes clients.
Je t’explique comment et pourquoi j’ai réussi à travailler en asynchrone sans aucun souci.
Comment travailler depuis l’autre bout du monde ? 🌍
J’ai travaillé pendant cinq mois pour trois clients français, avec 6 heures décalage horaire. Quand il était 9h chez moi, il était déjà 15h chez eux.
Autant te dire qu’ils avaient déjà bien avancé sur leurs journées que je sortais à peine du lit.
Ce décalage s’accompagnait d’inconvénients majeurs :
J’étais forcément exclu des réunions matinales (à moins de me lever à 3h)
La plupart des grosses décisions se prenait sans moi
Je passais à côté d’une majeure partie de la vie d’équipe
Sur trois de ces clients, je continue de travailler aujourd’hui avec deux d’entre eux.
La troisième mission s’est achevée pour des raisons totalement indépendantes du travail en asynchrone.
Le secret (basique) pour rassurer ton employeur ou ton client
Pour rassurer mes clients, j’ai mis en place des règles basiques, applicables à n’importe quelle entreprise :
Prévenir largement à l'avance de son départ (4 mois à l’avance, dans mon cas)
Prévoir en amont des plages horaires dédiées aux réunions et aux calls de suivi, sans jamais déroger à la règle (c’est comme ça que tu maintiendras le lien de confiance)
Idéalement, rendre ton travail plus rapidement que prévu (du moins, au début) pour prouver que tu ne te tournes pas les pouces.
Attention à ne pas trop en faire.
Ce n’est pas parce que tu as eu la chance de pouvoir partir travailler à l’autre bout du monde que tu es redevable à ton entreprise.
En voulant trop bien faire, tu peux être amené à doubler ton temps de travail sans même t’en apercevoir, voire te rendre disponible du lundi au dimanche. 🥴
N’oublie pas d’aménager des plages horaires à tes activités personnelles, c’est absolument indispensable pour préserver ta santé mentale !
Ce chemin risque d’être un peu plus long à baliser si tu viens d’arriver dans ta boîte.
C’est normal, tu n’as créé aucun lien de confiance. Il faudra donc doublement te backer en préparant tout à l’avance, avec un planning étudié et validé par ton employeur ou ton client.
L’importance du décalage horaire
Les fuseaux horaires ont un impact considérable sur la faisabilité du remote en entreprise.
En freelance, ce n’est pas un aspect à prendre en compte.
Tu organises ton temps comme tu le souhaites, travailles d’où tu veux. Tout ce qu’on te demande, c’est de rendre un travail de qualité en temps et en heure, point.
Si tu as des réunions à caler, tu te débrouilles pour fitter avec l’agenda de ton client, quitte à bosser de nuit.
En revanche, en tant que salarié, c’est un peu différent. 😬
Difficile d’échapper aux réunions, même si elles sont hebdomadaires. Et ton manager aura toujours besoin que tu rendes des comptes.
Il vaut mieux privilégier des fuseaux facilitant le partage d’informations, avec, au moins, une demi-journée en commun.
Désolé, le télétravail à Sydney, Tokyo ou à Los Angeles devra attendre.
Où en sont les entreprises françaises sur le full remote ? 📍
Il suffit de faire un tour sur LinkedIn pour s’apercevoir que les offres en full remote sont souvent des offres déguisées de travail hybride.
Chèr.e.s patrons et RH, 3 jours par semaine à la maison contre 2 jours obligatoires en présentiel ne coche pas toutes les cases.
Ni ceux qui demandent à revenir 1 semaine par mois au bureau (même si je vous envoie plein d’amour, vous êtes déjà tellement avancées ❤️).
On l’a vu pendant et après la Covid, les entreprises ont rapidement fait volte-face.
Germinal, qui avait été l’une des premières agences FR à vanter le full remote est repassée en flexible.
D’autres ont vite suivi.
Même des boîtes qui travaillent dans le secteur du télétravail et qui s’engagent pour révolutionner les modes de travail fonctionnent parfois en total présentiel, par praticité.
À vrai dire, on ne peut pas vraiment les blâmer.
Une startup a besoin de dynamisme, de réactivité. Difficile d’être agile quand il faut réunir des personnes étalées sur 6 fuseaux horaires.
Pourtant, certaines entreprises montrent la voie et montrent qu’un nouveau paradigme (on y est !) est possible. ✊
C’est le cas d’Alan, de Shine ou même de Luko qui proposent à leurs employés de travailler d’où ils veulent, à domicile ou dans un coworking (occasionnellement pris en charge)… tant que c’est en Europe !
Avec 3 heures de décalage ou moins, la gestion d’équipe devient tout de suite plus raisonnable.
On l’a vu ensemble dans le post consacré au travail en asynchrone, le full remote ne peut de toute façon pas convenir à tout le monde, que ce soit pour des raisons opérationnelles ou psychologiques.
Il faudra encore du temps avant que les entreprises modifient leurs process en profondeur et constatent que le full remote n’est pas un frein à la cohésion d’équipe, ni au maintien de la culture d’entreprise.
À condition que les choses soient bien faites !
On discutera justement de ce thème dans un prochain post, consacré aux outils nécessaires au maintien de la culture d’entreprise.
En attendant, je te laisse me dire ce que tu en penses en commentaires ou en me contactant directement sur LinkedIn.
Est-ce-que tu as déjà sauté le pas ? Comment ça s’est passé pour toi ? Où en est ton entreprise ?
Merci de faire partie d’un nouveau Paradigme,
Théo