Récit d'un premier trek au Sancy en autodidacte : erreurs et astuces à retenir 🥾
En juillet 2023, j'ai embarqué 4 amis dans un trek en Auvergne, sans aucune expérience préalable. Voici le bilan de notre première vraie micro-aventure.
🔍 Ce que tu vas découvrir aujourd’hui :
Un itinéraire de trek en 4 jours, accessible aux débutants en France
Comment bien préparer ton sac, les erreurs et les astuces à retenir
Un rapide topo sur l’hygiène, la nourriture et le campement
Le bilan de cette aventure
Près d’un mois et demi plus tard, me revoilà !🤘
La bonne nouvelle ? J’ai décroché une belle mission de chef de projet (en freelance) qui me demande du temps.
La mauvaise ? J’ai délaissé Paradigme pendant quelques semaines, le temps de prendre mes marques et de trouver mon rythme.
Entretemps, j’ai quand même réussi à prendre 4 jours de vacances. Ou plutôt, de défi sportif.
L’occasion de reprendre ma newsletter en douceur et de partager quelques apprentissages d’une belle aventure entre amis.
Dès le mois de septembre, je serai de retour avec du contenu sur les coulisses du tourisme, l’intelligence artificielle, les outils révolutionnaires et les incontournables du moment.
En attendant, vivons l’été tranquillement, sans pression !
**** 🤓 Deux fois par mois (sauf en été), je fais le point sur le secteur du tourisme, je vulgarise les innovations techniques, je parle de voyage et de Future of Work.
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Si je randonne depuis longtemps, et sur des sentiers classés “difficiles”, je n’ai jamais pris le temps de partir plusieurs jours à l’aventure, tente et nourriture lyophilisée sur le dos.
Pour la première fois de ma vie, j’ai réquisitionné 4 amis néophytes en la matière.
Destination la boucle du Sancy, en Auvergne, pour une aventure mêlant slow tourisme et réapprentissage de la gestion du temps, en voyage.
🧭 L’itinéraire : entre la France, l’Écosse et le Canada
L’Auvergne m’a mis un joli uppercut. En quelques jours, j’ai fait le tour du monde.
J’ai posé un pied dans des forêts enchantées, j’ai toisé des vallées infinies, j’ai courbé l’échine sous l’égide magnétique de la puissance minérale.
Au lac Pavin, j’ai ravivé des souvenirs de la Mauricie, au Québec. Sur la route de Chastreix, les pics décharnés m’ont rappelé ceux de Quiraing, sur l’île de Skye. Sur la route de Besse, les sentiers champêtres m’ont ramené en Cornouailles.
Centre de mon univers pendant quelques jours, la boucle du Sancy m’a emmené bien plus loin que je ne l’imaginais.
Variée, abrupte, douce, elle cultive une unicité qui ne se laisse découvrir qu’en prenant le temps de remonter ses sentiers.
Voici l’itinéraire que nous avions prévu :
Mont-Dore ➡️ Murol : 19,3km et 876m de D+
Murol ➡️ Lac Pavin : 18,5km et 762m de D+
Lac Pavin ➡️ Chastreix : 14,9km 832m de D+
Chastreix ➡️ Mont Dore : 9km et 419m de D+
Si nous avons respecté les étapes, notre curiosité et nos envies de Saint-Nectaire auront considérablement rallongé les distances.
📦 L’équipement pour un trek de 4 jours : les bons plans et les erreurs
✅ Ce qui était sensé :
Un matelas XL, Un sac de couchage XL confort -5°C, Une tente dôme de trekking pour 1 personne, un sac de soie, des couvertures de survie
D’excellentes chaussures de marche, payées au prix fort (200$) au Canada
Un sac à dos de 50 + 10 L
Une poche d’eau de 3 L, un thermos de 70 cl
Une popote (pour 2 personnes), 12 repas lyophilisés (dont 4 petits-déj et 2 desserts), 500 g de noix, un bon couteau
Des claquettes, pour chiller en soirée
Une brosse à dents, du dentifrice, du savon biologique multi-usage (corps, tête, vaisselle), du papier toilette
1 pantalon convertible, 2 shorts, 4 T-shirts, 1 pull, 1 T-shirt à manche longues, 5 caleçons, 5 paires de chaussettes de rando, un survêtement imperméable pantalon, un k-way, un sous-pull technique
Une housse de pluie pour le sac
Un petit jeu d’énigmes
❌ Ce que je n’aurais pas dû emmener :
Une enceinte portative (la Nature est bien plus musicale)
D’énormes jumelles de safari (laissées dans la voiture)
Mon thermos (trop lourd et peu utile avec des poches d’eau + réchaud)
Les desserts lyophilisés (trop acides)
5 bananes transgéniques (trop transgéniques)
💸 À noter : j’ai payé 135€ de location pour l’ensemble du matériel de camping (hors vêtements et poche à eau), et 73€ de nourriture. J’ai complété les réserves alimentaires par des achats et des repas ponctuels dans les villages traversés.
La nourriture, l’hygiène et le campement
🥣 La nourriture :
De mon côté, peu de choix.
Je me suis rabattu sur les plats lyophilisés Décathlon, et il ne restait quasiment rien en rayons. J’ai alterné entre des pâtes bolos et du hachis parmentier pendant 4 jours.
La préparation est ultra-simple. Il suffit de rajouter de l’eau chaude, d’attendre, et la magie fait son œuvre.
Clairement une bonne surprise. Mieux, c’était étonnamment savoureux !
Mes amis ont eu plus de chance, avec des options végé et des saveurs encore plus exotiques. Mention spéciale à Matthieu et son Tikka Massala. Ou Natacha et son amour de la bonne nourriture, qui a préféré se faire à manger durant tout le trek à base d’ingrédients déshydratés et de recettes homemade (à déconseiller, son sac pesait aussi une tonne).
Au petit-déj, la poudre était de retour à l’ordre du jour. Le muesli au chocolat s’est avéré très correct. Grosse déception sur son alternative aux fruits rouges.
🧼 L’hygiène :
Sur la boucle du Sancy, l’itinéraire croise très régulièrement des villages et des campings.
Sur 4 jours, nous n’en avons passé que deux jours sans nous doucher.
Et encore, j’ai pu satisfaire mon côté princesse en me lavant les soirs de disette avec le restant d’eau non consommée pendant la marche (au grand dam de mes collègues d’aventure).
Nous avons trouvé des toilettes tous les jours, municipales, rattachées à des établissements de tourisme ou proches d’aires de bivouac.
🏕️ Le campement :
Le camping sauvage est interdit dans les zones protégées. Nous avons majoritairement dormi dans des aires de bivouac ou des campings aménagés.
On repassera pour le côté explorateur et survie en milieu hostile.
En revanche, on a quand même pu profiter d’endroits relativement vides de monde, particulièrement à Chastreix et au Lac Pavin.
Petite anecdote concernant cette étape, que nous avons ralliée un soir d’orage :
Malgré les affirmations des offices de tourisme locaux niant l’existence d’un refuge, nous avons trouvé de quoi nous abriter durant la nuit : un chalet d’entretien et de stockage de matériel de ski de fond.
Lugubre, mais efficace :
Les tentes sont légères, faciles à planter. En revanche, il ne faut pas lésiner sur la température supportée par le matelas et le sac de couchage.
Même en été, il fait froid en altitude. Petites pensées pour notre amie qui a dû isoler le sol de sa tente à l’aide d’une couverture de survie, lors de la dernière étape.
🎒 Le sac : l’ennemi qu’on se met facilement à dos ?
Le jour même du départ en trek, je quittais le Médoc en voiture.
Direction la station de Mont-Dore, en faisant halte par Decathlon.
L’objectif ? Récupérer ma location comprenant l’intégralité de mon matériel de trek.
Une fois sur place, déconvenue absolue.
Qui dit nouveau service, dit nouveau système à gérer, nouveau process à roder et nouvelles galères pour le client.
La responsable livraison grimace. Je comprends immédiatement. Ma commande n’est jamais arrivée.
Elle sera finalement remplacée au bout d’une heure par du matériel neuf, pioché en rayons. Je suis à la bourre : pas le temps d’agencer quoi que ce soit. Je jette tout pêle-mêle dans le coffre de ma voiture et je reprends la route.
J’arrive au Mont-Dore tardivement. Au-dessus de la Grande Cascade, mes amis ont déjà planté leurs tentes.
Je ne veux pas rater le coucher de soleil, je me dépêche de les rejoindre.
Le lendemain matin, au réveil, il est plus que temps d’agencer pour la première fois mon sac.
L’appréhension de la veille devient plus forte. Mon sac pèse une tonne. Compliqué de me séparer d’un quelconque surplus, la voiture étant garée 300 m de dénivelé plus bas.
Je quitte le campement avec un sac de 16 kilos.
Je vois déjà venir les habitués du trek. Oui, c’est une hérésie. En théorie, un sac à dos ne doit pas dépasser 10 kilos pour une rando de quelques jours.
Durant la première montée, les lanières me scient le dos, mes omoplates se lancent dans un octogone sans règle avec l’armature. Les doutes m’assaillent.
Vais-je seulement arriver au bout de cette journée ?
La réponse est oui, les amis !
Le dicton dit vrai, il faut moins de trois jours pour s’habituer à la douleur. Le début demande un peu d’abnégation et de ténacité, certes. Mais le poids finit bien vite par s’envoler, tant et si bien que le port du sac à dos devient un élément secondaire du trek.
💫 Le bilan de cette aventure
Au total, nous avons marché 84,9 km, pour près de 3km de dénivelé positif.
Honnêtement, la tâche s’est avérée bien plus simple que prévu.
Que ce soit grâce à l’entraide et à la bonne ambiance d’un groupe ou à la puissance motivante de l’environnement, les jambes ont avancé mécaniquement, sans trop protester.
Oui, le mental est important. Mais finalement, je suis convaincu que le trek est accessible à tout le monde, quand on part un minimum préparé.
Peu importe la distance, la durée, le dénivelé positif. Il suffit de marcher à son rythme et tout se passera bien. Échelonne la distance, ne te prends pas la tête, n’aie pas peur du jugement.
Tant pis si tu dois faire 15 pauses durant ta montée.
Au contraire, profites-en pour apprécier la déconnexion absolue. Range ton téléphone, débranche de tout ce qui peut te couper de cet instant privilégié.
C’est un instant rare et privilégié, abordable physiquement ET financièrement.
Prochain objectif ? 1 semaine de randonnée en totale itinérance, dans des paysages de haute montagne. En France ou ailleurs, l’avenir me le dira.
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💡 Ce que je retiens du trek :
Les poches à eau ne doivent pas servir à se doucher le soir (désolé les amis).
Rien ne sert de se trimballer 3L d’eau à chaque étape. Il vaut mieux adapter la dose (et le poids) à l’effort et à la météo. Il me restait souvent entre 1l et 1,5l sur les bras. Cela dit, je suis bélier ascendant chameau.
La faune sort très tôt le matin et tard le soir. Chaque rencontre est marquante.
Les plats lyophilisés sont plus acides qu'un lendemain de soirée (et plus chers qu'un restau étoilé).
Un refuge annoncé comme fermé n'est pas digne de confiance. Poussez les portes pour en être sûr, surtout un soir d'orage.
Le trek est un exhausteur de sociabilité. Le partage et l'entraide deviennent naturels.
Ne pas dire bonjour à un autre randonneur sur le chemin est un délit.
Dormir à la belle étoile est une excellente idée. Se réveiller avec la rosée matinale, un peu moins.
Il faut moins de 15 minutes pour installer tout un campement.
Emmener une enceinte ne sert à rien. La Nature est bien plus musicale.
Il faut moins d'une journée pour apprendre à se séparer de son téléphone. En montagne, la déconnexion est innée.
Si tu as besoin de plus d’informations sur le tracé, sa difficulté, des conseils sur la randonnée en règle générale ou simplement envie de discuter, tu peux me laisser un message en commentaires ou m’écrire sur LinkedIn.
Dès septembre, je reviendrai avec du contenu business, centré sur la tech, le tourisme et le future of work.
D’ici là, profite bien des grandes vacances et à très vite,
Théo
Superbe récit ! Ça donne envie.