6 voyages qui ont changé ma vie et ma façon de voir le monde 🥹
Du cercle polaire aux contrées esseulées de Terre-neuve, ces voyages ont modifié ma perception du tourisme et de mon mode de vie.
Ce que tu vas découvrir aujourd’hui :
6 expériences de voyage qui ont changé ma vie
Comment j’entrevois mes futurs projets de voyage
**** 🤓 Deux fois par mois, je fais le point sur le secteur du tourisme, je vulgarise les innovations techniques, je parle de voyage et de Future of Work.
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Breivikeidet, la vie à contre-courant en Norvège 🌌
3 heures du matin. -26° degrés. L’application Aurora envoie des signaux. Il est l’heure de s’emmitoufler et d’affronter le grand froid.
Les indices KP bondissent en flèche. La nuit sera belle. Nous montons à bord de la voiture, direction le néant.
Notre seul objectif ? Fuir la minuscule pollution lumineuse de Breivikeidet pour nous abandonner aux grands espaces.
Durant 5 jours, nous devenons des chasseurs nocturnes, prêts à déceler l’indécelable.
Cette fois, c’est la bonne.
Dans le ciel, les formes éthérées s’enlacent, répandant leurs traînées vertes et violettes comme de la poudre d’escampette.
Les yeux rivés dans les cieux, nous laissons les aurores boréales mener la danse.
Nos nuits suivantes leur appartiennent et tant pis pour le sommeil.
Au retour vers Oslo, elles nous gratifient une dernière fois de leur parade céleste, directement derrière les hublots de l’avion.
Le retour à la réalité est (trop) brutal. Nous nous jurons de ne plus partir pour aussi peu de temps, profondément secoués par ces rencontres surnaturelles.
L’Afrique du Sud, le rêve d’enfant 🐆
En 2019, je réalisais mon rêve d’enfant. Tu ne le sais probablement pas, mais je suis un vrai passionné d’animaux.
Petit, je préférais les documentaires animaliers de la 5 aux dessins animés. En m’envolant pour Johannesburg, l’excitation était au max.
Pendant plus de 3 semaines, j’ai sillonné les routes sud-africaines, de Joburg au Cap en passant par une dizaine d’étapes.
La plus longue : le Kruger et la réserve privée de Timbavati (où j’ai clairement craqué mon PEL pour une nuit inoubliable).
Les journées étaient remplies : premiers à l’ouverture des portes du camp, derniers rentrés.
Un braai en compagnie ou non des autres voyageurs, puis au dodo. Le lendemain, rebelote.
5 jours ont suffi pour me faire perdre le fil du temps.
Bien souvent, nous étions seuls en tête-à-tête avec les éléphants, les lionnes et les lions, les hyènes et les centaines d’impalas.
À Timbavati, nous nous sommes attardés autour du feu de camp en compagnie d’un ranger, bien attaqué par le vin.
Bavard, il nous a raconté toute sa vie, les collègues perdus en brousse, ses longues séances d’initiation au métier, ses rencontres musclées avec les buffles.
Cette discussion s’incrustait dans ma vie au moment même où mes convictions professionnelles, philosophiques et personnelles s’entrechoquaient.
Encore aujourd’hui, l’envie de tout plaquer pour devenir ranger de safari me hante.
Ce qui est sûr, c’est que cette histoire a mis le feu aux poudres.
Un an plus tard, aux côtés de ma copine, je plaquais CDI et appartement pour monter mon agence et vivre ma propre aventure.
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Quelle est l’aventure la plus marquante que tu aies vécu ? ⬇️
Pays de Galles, l’outsider coup de coeur 🐑
J’écris ce post depuis la petite ville de Llangynog, au Pays de Galles, où nous sommes installés pour le mois.
350 habitants, aucun réseau cellulaire, de la neige (quelques millimètres) tombée la semaine dernière… mais quel régal !
Pour être honnête, je n’attendais pas grand-chose du Pays de Galles.
En fait, le pays devait nous servir de passerelle entre l’Angleterre et l’Écosse.
C’’est la première fois que je ne m’étais absolument pas renseigné sur l’itinéraire. Initialement, nous devions loger dans le Pembrokeshire, au sud du pays.
L’invitation avait été annulée, suite à la flambée du prix de l’électricité.
Finalement, nous nous sommes rabattus sur le nord, à quelques kilomètres des contreforts du Snowdonia National Park.
Et le hasard fait bien les choses. En découvrant la région, nous avons eu le souffle coupé.
Les prairies émeraude sont ceintes de montagnes rougeoyantes, comme carbonisées par le souffle des légendaires dragons gallois.
Des milliers de moutons paissent dans des champs qui font 10 fois le Stade de France.
Des coulées d’ardoise trahissent le passé minier de la région, que l’on peut encore explorer en dénichant quelques entrées dissimulées dans le coin.
Quant à notre jolie petite maison, elle est située à 10 mètres du seul pub du village, où les habitués se rendent quotidiennement et discutent en gallois ( autant te dire que les regards et les questions ont fusé quand nous avons poussé les portes de l’établissement pour la première fois).
Partout, cette atmosphère apaisante, détachée du fracas de la vie urbaine.
Les richesses naturelles y sont si nombreuses que j’ai du mal à comprendre le manque de popularité du Pays de Galles.
On y trouve :
20 fois moins de visiteurs internationaux à l’année que dans la seule ville de Londres
4 sites classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO
près de 600 km de sentiers de randonnée qui serpentent dans des endroits époustouflants.
Comme quoi, les secrets les mieux gardés le sont pour une raison.

Montréal, la leçon de vie 🤯
Il y a quelque chose de différent à Montréal.
La vérité, c’est que j’ai mis du temps à le percevoir.
L’année dernière, j’y effectuais mon troisième voyage.
La première fois, près de 20 ans plus tôt, en compagnie de mes parents. Aucun souvenir marquant, à l’inverse du reste du Québec et du Canada.
La seconde fois, pour rendre visite à des amis en études. J’avais eu du mal à accepter leur rythme de vie différent (à l’époque, je vivais à 1000 à l’heure). Je voulais tout voir, tout faire, ne pas dormir.
La dernière fois, avec ma copine et mon petit chien, pour 6 mois d’aventure en terres canadiennes.
J’en ai profité pour établir un guide de la ville, incluant les avantages et les inconvénients pour les travailleurs nomades. Tu peux le retrouver en cliquant ici : 👇
Même si les montréalais m’ont tenu un discours plutôt alarmant sur la dégradation de la qualité de vie, j’y ai constaté un quotidien majoritairement apaisé.
Proches de la nature, soucieux d’observer un équilibre entre la vie privée et la vie personnelle, globalement respectueux des autres personnes, les Québécois pourraient donner de belles leçons aux Français.
C’est ici que j’ai appris à lâcher prise, à profiter du temps qui passe et à vivre sans jugements.
Je ne ne me suis jamais senti aussi bien dans une ville que dans celle-là. Et Puff non plus, à en croire sa face :
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Terre-Neuve, l’enterrement du citadin🪓
À Terre-Neuve, j’ai découvert la vie simple.
L’étape venait clore un long mois de roadtrip, depuis Montréal jusqu’aux portes de Saint John’s.
Pendant plusieurs semaines, nous avons enchaîné les logements, parfois sans eau courante, une fois sans électricité.
Après de très longues randonnées, nous devions penser à pomper l’eau chaude, allumer le générateur, faire un feu de bois (Dems 🖖)… avant d’espérer nous doucher ou passer à table.
Pour beaucoup de personnes, c’est le quotidien.
Pour nous, citadins de toujours, c’était une découverte.
Après une période d’accoutumance, nous avons pleinement apprécié ce mode de vie.
Chaque effort était récompensé. Il fallait travailler pour se reposer, suer pour profiter.
Un aspect de la vie qui s’était complètement dilué dans notre quotidien parisien, où tout était à profusion.
À Terre-Neuve, nous avions volontairement choisi des logements perdus en pleine nature.
Pas de cinéma, pas de bars, pas de warehouse ouvert jour et nuit, ni même de réseau cellulaire.
À la place, la chaleur des flammes en extérieur, les étoiles qui illuminaient le lac et le bruit des animaux en toile de fond.
Mon niveau de félicité a rarement atteint une telle intensité.
Jordanie, l’entrelacs d’émotions 🏜️
Le 29 janvier 2020, j’atterrissais à Amman. Le jour exact où Jean Castex annonçait la fermeture des frontières hors UE.
Concrètement, nous ne savions pas quand, ni comment nous reviendrions en France.
Sur place, nous étions seuls au monde. En 10 jours de road-trip, nous avons croisé une trentaine de touristes, dont la majeure partie à l’aéroport.
Certes, nous avions l’impression d’avoir privatisé Pétra, ce qui doit être assez unique au monde.
En revanche, les discussions avec les vendeurs ambulants, les gérants de guest houses et quelques propriétaires de magasins nous ont vite remis les pieds sur terre.
La plupart d’entre eux n’avaient pas croisé de touristes depuis longtemps. La question était toujours la même :
“Qu’est-ce-que vous faites là, comment êtes-vous arrivés ici ? ” .
Ils n’avaient même pas conscience que le tourisme avait brièvement repris.
L’un d’entre eux m’a particulièrement marqué.
Nous avions essayé de faire étape dans son établissement à Madaba, pour nous restaurer.
Sa porte était close, comme depuis des mois.
Il est venu l’entrouvrir, torse nu et franchement étonné.
Au fil de la discussion, il nous parla des subventions touchées par le royaume jordanien, largement insuffisantes pour payer son loyer ou nourrir sa famille. Qu’il verrait bien où la pandémie l’emmènerait.
Parfaitement fataliste, ce discours nous a été servi un peu partout.
Moi qui comptais modifier en profondeur ma façon de voyager, voilà qui remettait les choses en perspective.
Si j’ai choisi de finir ce post par mon séjour en Jordanie, ce n’est pas par hasard.
Tous les jours, je pense au privilège incommensurable d’avoir pu voyager dans le monde entier.
Et tous les jours, je me bats avec moi-même pour réfréner la pulsion dévorante de m’envoler vers de nouveaux horizons.
Quotidiennement, je suis perclus de dissonances.
Je parviens en partie à les résoudre en ayant reconsidéré mon rapport à l’avion.
Mais quand je me félicite d’avoir entrepris ma transition de voyageur, je repense souvent à mes interlocuteurs jordaniens et me demande ce qu’ils deviendront sans les flux (raisonnés) de touristes.
L’équation qui résout partiellement mes problèmes (de riche) :
Moins voyager, mieux explorer. Moins souvent, plus longtemps.
Et le plus souvent possible, sans avoir recours à l’aérien !
Ce n’est évidemment pas parfait (spoiler alert, je n’ai pas rejoint Montréal à la nage), mais chaque progrès est une petite victoire.
J’ai d’ailleurs consacré un long article au sujet :
A très vite pour un nouveau paradigme,
En attendant, encourage mon travail en likant ce post ou en laissant un commentaire.
On peut aussi discuter par LinkedIn si tu veux prolonger la réflexion.
Théo